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PORTRAIT HOMMAGE : FRANCIS PATENAUDE
DE BÉNÉVOLE À GESTIONNAIRE CULTUREL
L’Aramusique souligne son 40e anniversaire et a choisi de présenter mensuellement 10 portraits de personnes qui ont fondé et développé l’organisme. Aujourd’hui nous vous présentons le portrait de Francis Patenaude, visage de la relève en gestion culturelle et figure de proue dans la réorganisation de l’Aramusique de 2014 à 2018. Huitième portrait de dix.
Francis Patenaude (photo : Vincent Labonté)
–Francis Patenaude, grand donateur de l’Aramusique, s’est engagé très jeune en tant que bénévole pour les concerts de l’Aramusique. Son talent naturel pour la musique et ses qualités exceptionnelles d’administrateur culturel ont été d’un grand apport durant les années qu’il a soutenu la direction générale à la restructuration de l’organisme de 2014 à 2018. Francis poursuit sa carrière en culture dans la grande région de la ville de Québec.
Qu’est-ce qui vous a motivé, durant votre adolescence, à devenir bénévole pour les concerts de l’Aramusique?
J’étudiais à Terrebonne et en secondaire trois nous devions faire du bénévolat pour compléter notre parcours scolaire. Ma mère connaissait une employée de l’ARAM, maintenant l’Aramusique, et a suggéré que je fasse mon bénévolat pour cet organisme. Donc j’ai commencé bénévolement à accueillir le public au concert. J’ai tellement aimé cela que j’ai continué durant mes années de secondaire 4 et 5 mais cette fois par plaisir et non pas par obligation.
Depuis quel âge la musique classique vous interpelle et jouez-vous d’un instrument?
J’ai commencé à jouer du piano en première année à l’âge de 7 ans avec un professeur qui venait enseigner à la maison. Après trois ans j’ai commencé des cours avec Thérèse Bernier, véritable institution à Repentigny et qui a enseigné à un très grand nombre d’élèves, dont certains qui poursuivent aujourd’hui une carrière nationale et internationale. Au secondaire j’ai pu suivre la concentration musique, ce qui m’a permis d’apprendre le trombone. En plus de jouer du piano j’ai pu participer au Big Band, à des ensembles de cuivres, et à toutes sortes d’activités parascolaires qu’on pouvait faire en musique. Lorsque l’Orchestre symphonique Laval-Laurentides a déménagé à Terrebonne, j’ai pu également faire partie de l’orchestre. J’ai ensuite poursuivi un double DEC (Diplôme d’études collégiales) en arts et lettres et musique. Cela m’a donné l’occasion de continuer mon piano et d’accompagner toutes sortes d’instrumentistes et la chorale du CÉGEP. En plus, durant trois étés, j’ai eu la chance de participer au Camp de vacances musical du Père Lindsay. Cette expérience, de vivre un camp musical durant trois étés, a été inoubliable et je me trouve encore chanceux aujourd’hui de l’avoir vécue.
Comment votre travail à l’Aramusique a affecté votre parcours professionnel ?
Après avoir découvert tout le côté administratif derrière les arts de la scène en travaillant avec la direction générale de l’Aramusique, j’ai changé mon parcours scolaire. À la suite de mon BAC en enseignement du français, au lieu de poursuivre en enseignement, j’ai poursuivi mes études en faisant une maitrise en gestion (MBA) pour pouvoir travailler dans le domaine culturel.
Le travail que j’ai pu accomplir à l’Aramusique a été un tremplin pour tout le reste qui a suivi, c’est ce qui m’a mis en contact avec le milieu de la diffusion de spectacles. C’est à ces moments-là que j’ai découvert qu’il existe toute une communauté de gestionnaires et de travailleurs culturels derrière chaque spectacle. Dans la chaine création-production-diffusion, c’est la diffusion qui prend les artistes et qui les mets devant le public et c’est ce qui m’a allumé et qui me stimule encore aujourd’hui.
Quels ont été vos premiers contrats pour l’Aramusique?
J’ai eu l’initiative de m’impliquer auprès de l’Aramusique de façon bénévole en m’occupant des réseaux sociaux avec l’avènement de Facebook. Ensuite j’ai été rémunéré pour effectuer ce travail. Avec l’arrivée de Gisèle Côté à la direction générale, mon travail a été professionnalisé avec un contrat qui m’a emmené à occuper le poste de coordonnateur en marketing et en communication, et ce, jusqu’à mon départ pour un poste dans la Capitale Nationale à l’automne 2018.
Durant votre mandat, quel a été votre plus grande réalisation ou la plus grande réalisation de l’organisme et comment y avez-vous contribué ?
L’Aramusique avait 30 ans lorsque j’ai commencé à travailler avec Gisèle Côté. De façon global, Gisèle et moi avions l’objectif d’insuffler un vent nouveau, avec le soutien des membres du CA, car l’organisme avait besoin d’un coup barre pour assurer sa pérennité et son rôle à venir au sein du nouveau Théâtre Alphonse-Desjardins. Mon travail a été de soutenir Gisèle dans la restructuration, à créer des outils, à développer de nouvelles séries de concerts, à créer une nouvelle image avec le nouveau logo Aramusique – Écouter – Aimer, à créer le fonds de dotation afin de s’assurer une autre source de revenus et également à développer tout un réseau de partenaires privés avec nos concerts et notre événement bénéfice annuel. Je pense ce qui m’a motivé est le fait que je pouvais, en tant qu’autodidacte appliquer les nouvelles choses que j’apprenais, comme lorsque j’ai entrepris de refaire le site web de l’organisme. Au fait, j’avais un terrain de jeu pour appliquer ce que j’apprenais ou pour développer et satisfaire mes curiosités sur certains sujets reliés à la diffusion et la mise en marché des concerts. Ce fut une merveilleuse opportunité pour développer et apprendre de nouvelles notions.
Qu’avez-vous retenu de vos années à l’Aramusique ou quelle a été la chose la plus importante que vous avez apprise ?
Le métier de diffuseur. J’ai eu la chance de travailler dans un petit organisme où l’on peut toucher à tout et grâce à la direction générale qui m’impliquait dans tous les dossiers, j’ai pu participer à la mise en œuvre des grands dossiers, tel que la programmation, l’administration d’un conseil d’administration, les prévisions budgétaires, l’organisation de concerts et d’événements bénéfice bref, cela a été très précieux durant ce premier mandat en gestion des arts et cela m’a permis de devenir quelqu’un d’ultra polyvalent. J’aime ça me comparer à une pieuvre qui touche à tout. C’est ce que mes années à l’Aramusique m’ont permis de faire et surtout d’apprendre à travers cette expérience.
Quels sont, d’après vous les plus grands défis pour l’Aramusique et pour la diffusion de la musique spécialisée (classique, jazz, du monde) au vingt-et-unième siècle ?
Je considère que le renouvellement de public n’est pas le plus grand enjeu. Le grand défi est de redonner le goût aux gens de revenir à la culture, à la curiosité, à la découverte et de se sortir la tête un peu du numérique. Il est important que les gens retrouvent le goût de se rassembler autour d’un événement culturel et de se laisser imprégner par la beauté, de ce qui est finalement plus grand qu’eux. C’est comme si, en ce moment, on ressent une perte de spiritualité artistique au niveau de la population. Je crois que pour écouter la musique classique il faut être ouvert à la beauté et à la grandeur, si les gens perdent ça ils ne se déplaceront plus pour voir des concerts classiques. Sinon, on vit un appauvrissement pour tous si on n’est plus capable de s’émerveiller. C’est aussi le combat de toutes les disciplines soit celles du théâtre, de la danse, du cirque etc.
Quel est votre plus grand souhait pour l’Aramusique ?
Que l’Aramusique ait les moyens de ses ambitions et que son mandat ait plus de portée sur le territoire. L’Aramusique doit continuer à sortir des murs pour être le diffuseur du tout Repentigny et pas seulement le diffuseur en musique du Théâtre Alphonse-Desjardins. Les Midis Aramusique sont un bon exemple de la portée que les concerts peuvent avoir auprès de la population, car les gens sont au rendez-vous durant l’été. Afin de toucher encore plus de monde avec la musique, il faut que l’offre soit là et il faut que cela vienne de l’Aramusique, cela fait partie de sa mission.
EN RAFALE
Âge: 31 ans
Ville de naissance : Repentigny
Résidence : Région de Québec
Carrière (emploi) : Directeur administratif à Diffusion culturelle de Lévis
Famille (fratrie, conjoint, enfants) : Enfant unique
Musique (genre préféré) : Je suis omnivore de musique, la musique classique oui, mais avec tous les autres genres également.
Lectures préférées : romans divers, auteurs québécois
Loisirs : Voir des spectacles
Un rêve à réaliser : Être directeur général, à la direction d’une salle de spectacle.
Rappelons que l’Aramusique est le diffuseur spécialisé en musique du Théâtre Alphonse-Desjardins, qui a pour mission d’offrir des activités musicales de haut niveau au plus grand nombre, d’initier un jeune public à la musique et d’être un carrefour pour les artistes et artisans du milieu.