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PORTRAIT: LAURENT MIGUÉ, FONDATEUR ET BÉNÉVOLE ÉMÉRITE
L’Aramusique souligne son 40e anniversaire et a choisi de présenter mensuellement 10 portraits de personnes qui ont fondé et développé l’organisme. Nous commençons par le fondateur, monsieur Laurent Migué.
Laurent Migué, sa femme Suzanne Lauzon et leurs 3 petits enfants (1993)
Laurent Migué, habité par une détermination hors du commun, un esprit créatif et collaboratif, a été l’un des grands bâtisseurs culturels de la Ville de Repentigny. On ne compte plus les heures qu’il a consacrées à réaliser des activités culturelles (et sportives), des levées de fonds, des rencontres de mobilisation et ce, toujours dans un seul but désintéressé: participer au développement culturel de sa ville. C’est en 1983, en compagnie de Madame Hélène Roberge, qu’il cofonde l’ARAM (l’Association de Repentigny pour l’avancement de la musique), maintenant l’Aramusique. La fondation de cet organisme culturel est certainement l’une des réalisations dont il a été le plus fier et dans laquelle il s’est engagé corps et âme. Pour cette réalisation, il a reçu en 2001 le Prix bénévolat Hommage de la Ville de Repentigny et le Prix du Gouverneur Général du Canada pour l’entraide en 2003.
Laurent nous a quitté en 2020, son fils aîné Robert Migué, ancien diffuseur de spectacles pour la Ville de Val-d’Or, a répondu à nos questions.
À quel moment avez-vous réalisé que votre père s’impliquait dans le développement de la culture à Repentigny?
Dans un premier temps, pendant notre jeunesse, Laurent s’est impliqué dans le sport, en tant que coach de baseball et de hockey. La culture est arrivée dans sa vie plus tard. Il a commencé par fonder le Chœur Le Carillon et ensuite l’Association de Repentigny pour l’avancement de la musique.
Est-ce que la musique classique était beaucoup jouée à la maison ?
Non, il n’y a jamais eu de musique classique à la maison. Et nous, les enfants, n’avons pas vraiment suivi de cours de musique. Nous avons appris beaucoup plus tard que Laurent avait joué de la clarinette.
Est-ce que le dévouement de votre père pour la musique et les jeunes artistes vous a influencé lors de votre choix de carrière?
Au fait, je crois que ce qui m’a influencé a été l’engagement de mon père envers une société, comment rendre la société meilleure, comment créer des événements qui vont rendre les gens heureux. Ça été vraiment drôle d’avoir le même métier de diffuseur que mon père, de le rencontrer lors de conférences etc. Laurent voulait rendre les gens heureux à travers les arts, à travers le travail qu’il faisait. En plus, il avait une très grande admiration pour les bénévoles, étant lui-même bénévole. Par exemple, il a aidé à renflouer les coffres de l’ARAM avec des événements comme des ventes de hotdogs! Il a également talonné la mairesse madame Deschamps pour avoir un théâtre à Repentigny. Je connaissais bien madame Deschamps qui était mon professeur au collège. Finalement, je crois que ça prend des gens comme Laurent pour arriver à des résultats, surtout lorsqu’on travaille en culture.
Quelles études avez-vous faites avant de commencer votre carrière de diffuseur culturel?
J’ai fait un baccalauréat en linguistique et communications à l’Université de Montréal, diplômé en 1983. Ensuite, j’ai accepté un poste d’animateur à la radio de La Sarre en Abitibi pendant 4 ans. Par la suite, j’ai eu la chance de décrocher l’emploi de coordonnateur culturel à Val-d’Or. C’est durant ces années que j’ai été initié à la musique classique car j’en diffusais pour le public de Val-d’Or, grâce, entre autres, aux concerts des Jeunesses Musicales Canada. Laurent m’a inspiré à être curieux et à être toujours prêt à apprendre de nouvelles choses. C’est ce qui m’a permis de découvrir toutes sortes de musiques, incluant la musique classique.
Comment considérez-vous avoir poursuivi la mission culturelle de votre père en Abitibi-Témiscamingue où vous avez été diffuseur durant 12 années ?
Je n’ai jamais vraiment pensé que j’avais une mission culturelle. À Val-d’Or tout était à faire incluant développer des théâtres et de diffuser toutes sortes de spectacles. Ce que je voulais surtout réaliser était, un peu comme mon père, de rendre la société meilleure. Et ma récompense était de voir le public quitté le théâtre heureux après un spectacle.
Quels sont les faits marquants ou les réussites de votre père au courant de sa carrière?
Sa plus grande réussite a été de mettre sur pied l’ARAM, avec des efforts continus pour faire fonctionner l’organisme. Laurent a été un bâtisseur qui voulait à tout prix rendre la société meilleure pour sa communauté. Il avait constamment des initiatives pour améliorer la structure financière de l’ARAM. D’ailleurs, c’est grâce à Laurent Migué que l’Aramusique est l’un des 12 organismes qui reçoivent un pourcentage des profits du Bingo de Repentigny par l’entremise de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec. Il a également fondé les Messes estivales en musique avec le Curé Gosselin à la Paroisse Précieux-Sang de Repentigny. En plus, il a créé la série de concerts Sons et Brioches pour la famille, série qui a été reprise en 2014 par la nouvelle direction, au grand bonheur de Laurent. L’ARAM a été son bébé, il n’a pas été capable de décrocher, jusqu’à la fin de sa vie, il a voulu connaître les activités de l’Aramusique et d’y participer dans la mesure du possible.
Croyez-vous que la musique spécialisée (classique, jazz et du monde) a sa place et son importance dans notre société d’aujourd’hui, dans nos écoles ?
Je crois que l’initiation à la musique et la pratique de la musique sont aussi importantes que le sport. La culture devrait avoir sa place partout dans les écoles et dans notre société afin de former des citoyens équilibrés et une meilleure société en générale. Je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas encore compris l’importance de la culture dans notre société.
Est-ce que votre père avait cette vision ?
Sans avoir cette vision particulière, Laurent était une personne qui s’impliquait à fond dans tout ce qu’il faisait, toujours avec le but de rendre la société meilleure.
Quel aurait été pour Laurent Migué son plus grand souhait pour l’Aramusique?
D’avoir un concert de musique classique à la fête de la Saint-Jean ! Vraiment ! Et il voulait surtout que l’Aramusique s’assure d’avoir une pérennité dans sa communauté.
« Figure de proue, pionnier de la première heure, monsieur Migué est sans contredit l’un des grands contributeurs à l’image de marque qu’a su se forger Repentigny au fil des décennies. Il a compris, bien avant nous toutes et tous, qu’investir en culture c’est créer de la richesse collective et souscrire au bien commun tout en développant notre plein potentiel et notre pouvoir d’attraction. C’est là son plus bel héritage ».
Chantal Deschamps, mairesse de Repentigny de 1997 à 2021
EN RAFALE
Années de vie : 1926 – 2020
Ville de naissance : Saint-Jacques de Montcalm
Résidence : Repentigny
Carrière : Enseignant en mathématiques et directeur d’école
Famille : 5e d’une famille de 11 enfants. Marié à Suzanne Lauzon (1931-2021). Père de trois enfants, grand-père de 3 petits-enfants et arrière-grand-père de 2 petites-filles.
Musique préférée : Musique classique
Lectures préférées : Biographies
Loisirs préférés : Jardiner, jouer à des jeux de société et participer aux travaux de la cabane à sucre de la famille.
D’après vous, quel serait le rêve que Laurent Migué aurait aimé réaliser? D’avoir vu la réalisation d’une salle de spectacle pour l’Aramusique à Repentigny.
Rappelons que l’Aramusique est le diffuseur spécialisé en musique du Théâtre Alphonse-Desjardins, qui a pour mission d’offrir des activités musicales de haut niveau au plus grand nombre, d’initier un jeune public à la musique et d’être un carrefour pour les artistes et artisans du milieu.